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Textes et traductions - APSO en hassanya

mardi 30 novembre 2010

J'étais dans le campement de Gdem Izik, Nina, Sahraouie, 20 ans

Nina, 20 ans, le 26 novembre 2010.

J'étais dans le campement de Gdem Izik quand les Marocains nous ont attaqué.
Il y avait vraiment beaucoup de Marocains, et toutes les forces de sécurités possibles. L'armée, la police, la gendarmerie royale, les forces auxiliaires, les sapeurs pompiers et d'autres que je n'ai pas reconnu nous ont attaqués.
Il y avait toutes les sirènes des ambulances qui sonnaient constamment, et l'hélicoptère qui tournait pour nous effrayer.
Les enfants pleuraient et hurlaient de peur. Ils s'étouffaient à cause des gaz lacrymogènes.
On avait l'impression que les Marocains voulaient nous encercler pour tous nous tuer.
C'était terrible, vraiment horrible.

J'ai fui et je suis allée à pied à El Aaiun.
Nous les jeunes, on est parti à pied. Les voitures, c'était pour les femmes, les bébés et les vieux. Il y avait des sahraouis avec des 4x4 qui ont fait la navette pour conduire les gens en ville.
Avec nos mains, on a creusé une tranchée dans le mur pour faire une brèche, et pour que les 4x4 puissent aller plus loin vers le camp chercher les gens.
Dans El Aaiun, les sahraouis ont commencé les manifestations quand ils ont su qu'on avait été attaqués. Pour protester et pour dénoncer. Pour montrer qu'on n’a pas peur.
C'est grâce à cet Intifada que les Marocains ne nous ont pas tous tués. Parce qu'ils étaient désorganisés ou pris au dépourvus je ne sais pas.
Quand on est arrivés à Laouda, on a trouvé des voitures, et on est allés vers l'avenue de Smara et le centre ville pour protester, nous rejoindre l'Intifada.

On a été surpris que les Marocains utilisent des armes dans El Aaiun. Dans les camps on savait qu'ils allaient le faire, parce qu'ils l'avaient déjà fait quand ils ont tué Najim. Mais, dans la ville, on a été surpris. Même quand ils sont allés saccager les maisons ils avaient les fusils. J'ai ramassé des cartouches par terre. Elles sont en plastique.
Maintenant je suis toujours cachée. Je sais que la police me cherche.

Nina, Traduction APSO, 30 novembre 2010
Note : Laouda est un quartier à l’Est de El Aaiun

dimanche 28 novembre 2010

Les marocains font un remake de la marche verte

Innovation oblige, ils ont marché pour le Sahara et contre un parti espagnol, contre l'Europe, contre l'Algérie... il ne manque plus que l'Union Africaine !!!

La différence notoire aussi c'est que cette fois, ils ont colonisé Casablanca !

Probablement ont ils eu peur de descendre au Sahara Occidental, les Sahraouies et Sahraouis y sont féroces.

Et en plus comme ils ont viré du Sahara Occidental toute la presse et les étrangers, personne n'est la pour voir la Sahara pride.


Le 28 novembre 2010
Plaisanterie Apsoïste...

Slima Gachbar, Sahraoui : mes deux fusils

Mon père, Slima Gachbar, est né en 1930 dans le désert de la région de El Aaiun au Sahara Occidental. C’était pendant la colonisation espagnole.
Aujourd’hui il lui arrive de ne pas nous reconnaître, mais cette histoire, il nous la raconte tout le temps parce qu’avec d’autres Sahraouis, il s’est battu contre l'occupation espagnole en utilisant ses deux fusils.

Dans son pied, mon père a encore la trace d’une blessure par balle. Il a été blessé pendant la résistance contre les Espagnols, avant l'arrivé des Marocains.

En 1975, à leur arrivée, les Marocains ont dit à tous les Sahraouis de rendre ou de déposer les armes à l’armée marocaine. La raison qu’ils donnaient c’était : pour « éviter de vous battre entre vous les Sahraouis ».

Il se sentait manipulé par les Marocains en se séparant de ses deux fusils.
Mon père a oublié beaucoup des choses, mais cette histoire, il n'arrive pas à l'oublier.
Malgré les 35 ans écoulés, il nous dit qu'il rêve toujours qu’il les a encore.

Un homme dans le désert avec son arme est valorisé en tant qu’homme.
Celui qui enlève ses fusils à un Sahraoui, cela vaut dire qu’il l'a humilié.
Un Sahraoui avec une arme pour se défendre est homme valorisé dans la société.

Les deux fusils portent des noms en Hassanya : tssaaiya et sdassiya.
Tssaaiya: un fusil rechargeable avec neuf douilles
Tssaaiya vient du chiffre tessaa en arabe = neuf
Sdassiya : un fusil rechargeable avec 6 douilles
Sdassiya vient du chiffre seta en arab = six.

D'aprés Taleb, le 28 novembre 2010
Photo APSO